TERRE HAPPY
Je m’appelle Valérie Ferré-Farcot.
Je suis thérapeute et artiste amateur.
«Tout bas l'argile disait au potier :
Considère que j'ai été comme toi, ne me brutalise pas »
Omar Khayyam. poète persan du 11è siècle
Valérie Farcot-Ferré, vous avez redécouvert en 2009 le modelage à partir de l’argile brut et retrouvé quelques gestes appris dans votre enfance . Votre sensibilité et votre expérience de canal- thérapeute vous a-t-elle permis d’aborder ce travail artistique de manière particulière?
Oui certainement ! Créatrice autodidacte instinctive et intuitive de sculptures d’argile, je laisse la « matière » me guider et ainsi faire naître et s’épanouir « mon mouvement spontané ». Souvent j’aborde la masse d’argile brute les yeux fermés. Après une prise de contact de mes mains et quelques gestes inspirés et indéfinis me semble-t-il, j’ouvre les yeux … La forme de la future sculpture émerge parfois en quelques secondes ! Alors je continue et peaufine ou non, le mouvement premier. J’ai très rapidement l’inspiration pour donner un nom à l’objet qui me semble porteur d’un message, ou simplement l’empreinte, le reflet vibratoire de mon état d’âme dans « l’Instant Présent ». (Synonyme : Cadeau !)
Je n’ai en général pas d’idée première ou objectif précis, et très rarement un modèle vivant.
Ne pas figer vos œuvres dans un tirage en bronze ou dans la cuisson de la terre est un choix délibéré?
En effet mes réalisations ne sont pas cuites. Elles restent brutes sans aucun traitement de surface. L’argile est une matière « naturellement vivante » offerte par Notre Terre-Mère. De mon point de vue et à ce titre, elle EST et doit le rester !
J’aime toucher la terre brute et poursuivre ce contact en la sentant toujours vibrer dans mes sculptures sèches. Elles ont certes une certaine fragilité, tout comme le sont les biscuits ou objets de fine porcelaine. Elles demandent à être touchées et manipulées avec respect et douceur, comme ces objets ou « souvenirs précieux», rares et uniques laissés par nos ancêtres.
Parfois certaines sculptures naissent éphémères.(Nommées Elfs) Très fines et fragiles, je les prends en photo et les déposent sèches dans mon jardin. Ainsi à l’air et à la pluie, la terre retourne à la Terre.
De la création d’une œuvre personnelle à la naissance d’une méthode thérapeutique de développement et d’épanouissement personnel accessible à tous, quelle a été votre démarche?
La terre est un medium. Cette découverte fut pour moi une révélation, un déclic sur le plan personnel mais aussi dans ma pratique de thérapeute. J’organise des séances individuelles ou par petits groupes ouverts à tous. Pour participer, aucune formation ni pré-requis n’est nécessaire. Spontanément sous les mains du participant, c’est la ”terre intérieure” qui parle, qui fait émerger la mémoire du corps, les émotions retenues. Les doigts donnent forme à ce qui ne se manifeste pas toujours, mais nous encombre souvent : nos pensées, nos schémas, nos souffrances, nos limitations. Ce qui est fascinant c’est de voir comment, au contact de cette matière vivante, les mouvements spontanés mettent au monde un espace de mystère, de liberté, une partie inconnue de soi.
En tant que canal, comment intervenez-vous au cours d’une séance?
J’accompagne en canal l’émergence de cette « terre intérieure », sous toutes ses formes, et quelle que soit sa manifestation. Ce cheminement original peut parfois permettre en une séance de quelques heures ou de quelques jours, la mise au monde d’une partie de soi insoupçonnée et pourtant tellement attendue ! Libérer ce qui doit l’être, Ici et Maintenant, seul ou profitant de la dynamique d’un groupe. C’est un processus fascinant et mystérieux où mouvement des mains et mouvement intérieur se fondent, ceux-ci éclairés par les messages canalisés.
Si je comprends bien Valérie, ainsi Être, c’est devenir « Sculpteur de sa joie » !
Oui Nathalie, car la JOIE EST NOTRE ESSENCE ! Cette approche originale permet un mouvement personnel et intime à la portée de chacun. S’ouvrir ainsi à son être entier est un cadeau fait à soi-même, à l’humanité et à notre belle ” Terre-(Happy)-Heureuse ».
Propos recueillis par Nathalie LE BARAZER.